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Nicolas Bérauld (c. 1470- ap. 1545) a joué un rôle très important dans le développement de l’humanisme parisien, au début du XVIe siècle. Il n’était pas, comme ses amis et modèles Erasme et Guillaume Budé, un penseur épris de spiritualité ou un « militant politique », mais un juriste savant, un philologue infatigable, un professeur enthousiaste, érudit et fin ; il fut même un imprimeur actif. Il œuvra, aux côtés de l’éditeur Josse Bade, à publier et commenter des textes fondamentaux pour l’élaboration d’une Renaissance française, à transmettre des théories de l’écriture et du savoir, héritées des Italiens, qui devaient réapparaître au milieu du siècle, sous la plume des membres de la Pléiade. Dans le présent volume, P. Galand reproduit, traduit et commente le cours important (praelectio et commentaire) que Bérauld donna en 1513 sur la silve Rusticus du grand humaniste italien Ange Politien (le cours fut édité en 1513, puis réédité en 1518 et 1519) ; cette praelectio en hexamètres dactyliques, d’une impressionnante érudition, avait introduit elle-même un cours de Politien sur les écrits géorgiques d’Hésiode, de Virgile et d’autres. Les annotations savantes et vivantes de Bérauld montrent que l’élite parisienne contemporaine savait parfois se hausser au niveau du Florentin, pour décrypter et goûter son langage poétique allusif. Grâce au commentaire de Bérauld, Rusticus eut un vif succès en France et connut encore une traduction française en 1550, par Guillaume Haudent.
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Johannes Vaccaeus fait partie de la génération d’humanistes qui s’employa à transmettre et faire assimiler en France, au début du XVIe siècle, l’héritage culturel italien. Né en Espagne, à Murcie, sans doute vers 1496, il vint étudier la logique, puis les Belles Lettres à Paris, au Collège de Montaigu, établissement plus «avant-gardiste» qu’on ne le croit généralement, sous la férule de François Dubois d’Amiens. Il devint à son tour maître ès Arts au Collège de Lisieux, et, répondant probablement aux incitations que Juan Luis Vives adressait à ses compatriotes, collabora avec le groupe de savants à tendances érasmiennes qui entourait l’imprimeur Josse Bade. En 1522, il dédie à Guillaume Budé la Sylva Parrhisia, un poème didactique en hexamètres qui expose la nature et les fonctions de la rhétorique, et contient un catalogue des hommes éloquents depuis les origines jusqu’à l’époque contemporaine. Ce poème très «moderne» est imité de la Silva Nutricia du grand humaniste florentin Ange Politien, dont Bade et ses amis Dubois et Nicolas Bérauld s’attachaient à importer l’œuvre en France. Le présent ouvrage procure une édition traduite et annotée de cette première rhétorique française vraiment humaniste du XVIe siècle, ainsi qu’une étude introductive qui tâche de reconstituer la vie et l’œuvre de Vaccaeus à Paris et d’analyser la façon dont l’auteur adapte au public parisien les grandes théories poétiques de Politien, dans une langue qui doit beaucoup à Virgile et à Stace.